Madeleine Dufour
D’HIER À AUJOURD’HUI
Rencontre du 23 janvier
2017
Nous en sommes déjà rendues à la troisième
présentation et tout comme la première, le principe reste le même. Mettre la lumière sur une membre de votre
Cercle qui dans l’ombre, œuvre auprès d’un organisme ou d’une institution ou
épouse une cause humanitaire. Elle peut
aussi se démarquer par toute autre façon lui permettant de faire l’exception. En utilisant cette tribune, vous offrez à
notre collectivité c’est-à-dire les Fermières de notre Fédération, l’occasion
de mettre en valeur un aspect d’une de nos membres nous permettant de mieux la
connaitre et ainsi nous inspirer.
Bonne lecture!
Tout a commencé il y a plus de 50 ans, le
17 octobre 1962. Ce fut une révélation
pour Madeleine, car elle souhaitait vraiment apprendre à tisser. Ce qu’elle a apprécié à son arrivée, c’est la
générosité des membres Fermières.
Généreuses de leur temps et solidaires, elles transmettaient leurs
savoir-faire avec amour.
Ainsi, madame Mc Nicol a marrainé
Madeleine tout au long de son parcours, et ce, jusqu’à son décès à l’âge de 102
ans. Ce fut une mentor extraordinaire
pour Madeleine, car elle était une femme très active et très présente au sein
du Cercle. Mme Mc Nicol a également insisté auprès de
Madeleine afin qu’elle s’implique au sein des Conseils d’administration local
et régional.
En 5 ans, Madeleine a mis au monde 4
enfants, de quoi occuper une femme! Mais voilà que, au sein du Conseil
d’administration local (CAL) une personne démissionne de son poste de
conseillère et madame Mc Nicol insiste auprès de Madeleine afin qu’elle propose
sa candidature. C’est ainsi que
Madeleine a occupé les postes de conseillère, présidente et secrétaire
trésorière pour un total de 17 années au sein du Conseil d’administration
local.
Et puisqu’à l’époque, pour accéder à un
poste au sein du Conseil d’administration régional (CAR), les administratrices
devaient être en poste, c’est ainsi que dans sa dernière année de présidence,
elle a proposé sa candidature au sein du régional. Comme il y avait de la concurrence avec
Marie-Jeanne Ouellet, la candidature de Madeleine n’a pas été retenue. Après un remaniement au Conseil, Madeleine a
pu accéder à un poste au Régional en tant que conseillère. Les règles gérant la période maximale des
mandats n’étant pas les mêmes qu’aujourd’hui, c’est pendant 14 ans qu’elle a comblé
les postes de conseillère, vice-présidente et présidente régionales.
C’est à la fin de ses mandats au Régional
qu’elle a siégé pour une dernière fois au Cercle de Saint-Jérôme, celui-là même
qui l’a accueilli, pour un mandat de 4 ans au poste de secrétaire-trésorière.
L’expérience acquise à même ces postes lui
a permis de devenir conseillère municipale, marguillère et gestionnaire. Au fil de toutes ces années, elle a appris à
s’affirmer ce qui est devenu un atout.
La curiosité et la découverte ont été des stimuli pour poursuivre et apprendre. Les Cercles de Fermières ont permis à
Madeleine de se réaliser.
Aujourd’hui, les Cercles offrent des
formations structurées dans plusieurs disciplines et de différents niveaux,
mais à l’époque, il n’y en avait pas. Delà, l’importance de jumeler les novices avec
les membres expérimentées. En plus de ne
pas avoir de locaux pouvant servir d’atelier ou de lieu de rencontres pour les
membres, les arts textiles se réalisaient la plupart du temps, aux domiciles
privés des membres.
Elle aurait souhaité faire son cours à
l’école ménagère en tant que pensionnaire à Saint-Jacques, mais son père a
refusé. Elle a dû faire son cours
commercial; ce qui n’a jamais été le choix de Madeleine. Mais lorsqu’elle a découvert les Cercles de
Fermières enfin, elle a pu apprendre quelques disciplines en arts textiles et
combler ce vide.
La place des femmes à l’époque était assez
rudimentaire. Par exemple, lors du
mariage, la femme devait emprunter le nom de son mari. Depuis et avec des batailles acharnées pour
la reconnaissance de leurs droits, cela a permis aux femmes et de s’affirmer et
de prendre leur place dans la société.
À l’époque, via les comités culturels, de
consommation et autres comités, les Cercles de Fermières poursuivaient la même
mission que celle d’aujourd’hui. Les
bases structurelles étaient les mêmes, mais avec les années, les comités se
sont actualisés et portent des noms différents.
Par exemple, le comité Dossiers d’aujourd’hui s’appelait Dossiers
culturels autrefois. Les femmes devaient
produire un rapport annuel tout comme aujourd’hui.
Les Cercles de Fermières du Québec ont
connu un essor fulgurant puisque c’était une époque forte du « féminisme
au Québec ». Durant cette période, plusieurs
recommandations ont été présentées par les Cercles de Fermières du Québec aux
instances gouvernementales et autres, dont certaines sont devenues des
règlements gouvernementaux.
À l’époque plus active de Madeleine, les
Cercles de Fermières du Québec comptaient 75 000 membres à travers le
Québec.
La plupart du temps, en adhérant les membres
découvrent l’implication des CFQ et la mission plus globale de l’Association soit
la femme et la famille. Bien sûr, les arts
textiles deviennent la porte d’entrée pour plusieurs d’entre elles. Pour Madeleine, la condition de la femme et
de la famille était importante, mais par choix, elle avait décidé de travailler
au foyer avec les enfants au lieu d’être à l’extérieur. Ce n’est que lorsque les enfants ont vieilli
et sont devenus suffisamment responsables qu’elle a adhéré aux CFQ. L’Association a répondu à un besoin immense
puisqu’elle pouvait sortir de son milieu, se ventiler les esprits et se libérer
d’un quotidien de maison. L’Association
répond à de réels besoins et de plus l’implication personnelle comble de très
nombreuses attentes des membres.
En parallèle avec notre temps, la
générosité et la disponibilité des membres restent. L’entraide entre les femmes est demeurée
malgré le temps et peu importe ce qui se passe sur le plan social. Le bénévolat, toujours aussi grand, supporte les
œuvres humanitaires en plus des organismes de chaque région des Cercles. Les femmes sont généreuses en apportant leur
support aux organismes et pourtant ce n’est pas mis de l’avant! Avec l’aide des
subventions gouvernementales comme Nouveaux Horizons, les Cercles peuvent
supporter les organismes en produisant des articles venant en aide aux plus
démunis ou répondant à un besoin spécifique.
Comparativement aux années passées, de nos
jours les Cercles ont des membres ayant acquis des expériences de travail aussi
bien que de vie qui sont bénéfiques aux Cercles. De plus en plus de femmes instruites et qualifiées
apportent une dimension différente aux années passées. La vision qu’ont ces femmes donne une
plus-value aux Cercles. C’est pourquoi Madeleine
reste toujours aussi emballée de la diversité et de la qualification des
membres.
Les nouvelles situations et les
changements obligent les membres à s’adapter, ce ne peut qu’être bénéfique pour
les Cercles. Permettre au Cercle de
recruter des membres ayant des connaissances dans tous les domaines apporte de
la sérénité à l’Association.
Afin de conclure notre rencontre, le
message que Madeleine désire transmettre à toutes les membres l’importance de la
persévérance dans ce que nous accomplissons et surtout de se faire confiance. Dans la vie, malgré les difficultés que nous
rencontrons, nous devons persévérer pour atteindre notre but. Car l’expérience acquise dans notre
cheminement de vie servira tôt au tard à d’autres occasions.
Elle a déjà souhaité de s’impliquer auprès
de sa communauté et un jour… elle a adhéré au Cercle de Fermières
Saint-Jérôme. Et au fil des années,
toute l’expérience acquise s’est ajoutée pour l’amener vers d’autres
expériences extraordinaires.
Le cheminement de sa vie a été fructueux
grâce aux implications sociales ce qui lui a permis d’accumuler et de
transmettre une partie de son bagage aux personnes désireuses d’apprendre.
Diane Pagé
Conseillère régionale - responsable comité Communications